Nouveau
numéro de cette chronique mensuelle (ou jusqu'à ce que je l'oublie
.. ), le concept est simple:
Je vais prendre un Comics daté de
33 ans (Cover Date de May 1990) dans ma collection et en faire la
critique. (De préférence un Comics « d’intérêt »)
* Je
reprends cette idée tenue par d'autre en d'autre langue (Alan
Stewart et son “Attack of the 50 Year Old Comic Books” ) -
**
Bien qu'ayant commencé à lire mes comics en Anglais dés 83, et
plus régulièrement à partir de 84, ce n'est qu'en 85 que je
commence à sortir de ma "Zone de Confort" (titres connus
car publiés en Français par Lug ou Arédit)
Et que trouvons
nous en May 1990 ? (Qui correspond à des sorties en Mars
1990).
Chez Vortex, Steven Grant retrouve Vince
Giarrano, avec qui il termine Whisper, pour la série Badlands (qui
n’aura qu’un numéro avant de revenir en 1991 chez Dark Horse).
Premier numéro des Bizarre Heroes de Don Simpson chez Kitchen Sink,
et 1er numéro des Diary Sketchbook de Vaughn Bodé chez
Fantagraphics.
Coté DC comics, John Byrne nous propose une
aventure de Batman en 3D, Mike Baron et Shea Anton Pensa nous
présentent un nouveau héro… the Butcher (mini série en 5), et Dc
propose une mini série sur les Adventures of Ford Fairlane.
The Butcher, Mike Baron et Shea Anton PEnsa |
Coté
Marvel Comics, 1er épisode du Elsewhere Prince (Moebius,
JM Lofficier, Eric Shanower – qui deviendra le Prince impensable en
Français), Iron man 256, 1er épisode du run de Bob
Layton et John Romita Jr qui n’aura pas lieu (Harry Candelario à
l’encrage), lancement de la nouvelle anthologie Marvel Super-Heroes
(Spring Special) qui fera doublon avec Marvel Fanfare (en publiant
des histoires oubliées, d’inventaires, ou prévues pour MCP).
Solarman 2 sort enfin (plus d’un an après le 1er)
toujours écrit par Stan Lee, avec Mike Zeck et Nestor Redondo au
dessin, Solarman y affronte le Dr Doom.
GI Joe atteins le 100
me numéro (Larry Hama/Mark Bright/Randy Emberlin), Ghost Rider a le
droit à une nouvelle série, et une nouvelle incarnation sous
l’impulsion de Howard Mackie, Javier Saltares et Mark Texeira. Et
enfin dans un registre tout autre, David Michelinie, Steve Purcell et
Sam DeLaRosa assisté de Whilce Portaccio nous proposent la mini
série Hero (Warrior of the mystic realm).
Il y a
tellement de choses déjà dites sur Iron Man 256, que je vais en
faire l’impasse (bien que j’adore le mariage John Romita Jr /
Harry Candelario). Intéressons nous plutôt à Hero (Warrior of the
mystic realm).
Hero est une création de David Michelinie, une
création qui aurait du sortir bien plus tôt.
Michelinie
propose l’histoire en 1984, sauf que la Marvel est un peu occupée
par une petite histoire qui s’appelle Marvel Super-Heroes Secret
Wars, donc le projet est mis de coté et est ressorti en 1985, il va
passer entre les mains de plusieurs Editor, avant d’arriver sur le
bureau de Ann Nocenti (Editor des titres X) qui va lancer le projet.
Après quelques proposition de dessinateur, Nocenti et Michelinie
vont s’arrêter sur les dessins d’un jeune Freelance du nom de
Steve Purcell, qui va réaliser les 4 premiers épisodes de la série
(en même temps que l’épisode 43 des New Mutants) durant l’année
1986. Nouvelle pause sur le projet. Terry Kavanagh qui était
l’assistant de Ann Nocenti, est devenu Editor et va ressortir le
projet en 1989, mais Steve Purcell est passé à d’autres choses et
son style a évolué : il est entré chez LucasArts, et a depuis
créé les graphismes pour les jeux Zak McKraken et Manic Mansion, et
va continuer avec Monkey Island et Indiana Jones and the last
crusade, et a ressorti son strip réalisé pendant ses études, Sam &
Max, dont il a sorti une suite publiée par Fishwrap (1987), ces
personnages deviendront des héros de dessin animé et de jeux vidéo.
Terry Kavanagh va embaucher Richard Howell pour dessiner les 2
derniers épisodes , dans un style proche de celui que Purcell avait
en 1986. Bien que le premier épisode soit crédité à Whilce
Portaccio pour l’encrage (il est l’encreur de Purcell sur New
Mutants), il n’a encré que la première page et quelques dessins
dans les pages suivantes, l’encreur est Sam DeLaRosa, qui encrera
le reste de la série (et permettra d’uniformiser le dessin de
Howell avec celui de Purcell). Bon, après cette longue introduction,
parlons un peu de l’histoire.
L’introduction n’est pas
sans rappeler les débuts de Miracleman par Alan Moore… Cody Pace
un agent de sécurité se voit confier une mallette urgente, mais il
s’avère que cette mallette est bourrée d’explosifs. Il sera
enfermé dans un abri anti-bombe et la bombe explose.. mais plutôt
que de mourir il sera transporté dans un monde merveilleux. Disons
le de suite, l’histoire a bien mal vieillie.
Écrite pendant les
années Reagan (président des US of A de 1981 à 1989), les méchants
du débuts de l’histoire sont des représentants de l’OPEP. Le
reste de l’histoire, dès que Cody est transporté sur
Peregrine-magi, est une banale histoire de Med-fan qui ratisse tout
le parcours initiatique des scénarios de D&D, en lorgnant sur
Beastmaster (Dar l’Invincible) et quelques romans du même genre
écrits par Van Vogt et Simak. Cette période de renouveau Med-Fan
(ou Héroic-Fantasy) donnera par chez nous des histoires bien plus
intéressantes (La quête de l’oiseau du temps (1982), les légendes
des contrées oubliées (1986), Les Chroniques de la lune noire
(1988) …), ou chez les éditeurs US indépendants les adaptations
des œuvres de Moorcock (Elric dès 1982).
A ne lire que pour
voir l’évolution du dessin de Purcell. Le personnage n’est
jamais réapparu. (ni à ma connaissance, ni d’après les archives
Marvel).
Les aventures de Ford Fairlane… drôle de
comics que celui-là.
Ce comics est le premier à être un
préquel à un film, comme expliqué à la fin du comics.
Un
film qui à ma connaissance n’est pas sorti au cinéma en France,
les rares DVD datent de 2000.
Ce film est un OVNI, le
personnage de Ford Fairlane a été créé par Rex Weiner dans des
historiettes qu’il publiait dans le New York Rocker et le LA Weekly
entre 1979 et 1980. Le film est monté pour jouer sur la célébrité*
de Andrew Dice Clay, son personnage de Stand-Up: ‘Dice’ étant
très proche de la personnalité qu’il donne à Ford Fairlane dans
le film.
Ford Fairlane est un détective qui ne s’occupe que
d’affaire ayant lien avec le milieu de la musique.
Le comics
est écrit par Gerard Jones (le Bill Mantlo de DC à cette époque),
mis en image par José Delbo et Don Heck sur les 2 premiers épisodes,
et chose à noter, le crédit donné à Russell Braun comme
« Styliseur » et Cover Artist. Russell Braun termine ses
études et Joe Orlando le prends sous son aile pour qu’il réalise
tous les guides graphiques de la série : transposition des
photos du tournage, vers références graphiques pour le dessin, mais
aussi création de tenue, personnages, décors. Russell Braun est
crédité aux dessins des épisodes 3 et 4 (derrière Carmine
Infantino qui fait les mises en pages) et l’encrage est confié à
Don Heck et Frank Springer.
Le premier épisode raconte les
débuts de Ford Fairlane, son arrivée à Los Angeles, sa première
enquête autour d’un producteur de Disco véreux. (Je ne sais pas si il y a un rapport avec les histoires de Rex Weiner).
Pas
inoubliable, mais pas honteux non plus.
En plus d’être le
premier comics à être un préquel à un film, chaque comics est une
histoire complète de 32 pages , sans pub (sauf le premier qui fait
28 pages , suivi de 4 pages de textes présentant le concept de la
série et les travaux de Russell Braun, avec des photos du tournage).
Le film a été un flop à sa sortie, et DC s'en est mordu les doigts... (depuis le film a trouvé un statut Culte).
Le film longtemps décrié, et ayant reçu plusieurs
Golden Raspberry (les Razzie awards) Pire Film, Pire Acteur, Pire
Scénario, est loin d’être si mauvais, il est à l’aune des
films de la période.
La réalisation est de Renny Harlin
(Freddy 4, 58 minutes pour vivre, Cliffhanger, Peur Bleue…), le
scénario de David Arnott (Last Action Hero), Daniel Waters (Hudson
Hawk, Batman returns, Demolition man), James Cappe (les séries
télé : Mortal Kombat, Dark Justice, Poltergeist…).
Le
producteur est Joel Silver (48Hrs, Lethal Weapon, Die Hard,… ). Aux
cotés de Andrew Clay, on retrouve Priscilla Presley, Lauren Holly
(Picket Fences (un drôle de shériff), NCIS …), Brandon Call
(Baywatch (alerte à Malibu), Step By Step (Notre belle famille),
Robert Englund, Ed O’Neil (Married with Children (mariés 2
enfants), Modern Familly), Kari Whurer (Sliders) mais aussi les
musiciens : Morris Day, Vince Neil (Motley Crüe et première
victime du film), Sheila E, Tone-Loc ..et les acteurs musiciens David
Patrick Kelly et William Schockley. Et coté musique on retrouve Billy Idol Craddle of love), Yello, Ritchie Sambora (Wind cries Mary), Sheila E, Tone-Loc, Motley Crüe et Queensrÿche. N’hésitez pas (surtout en
VO).
Je finirai avec une petite madeleine…
Vaughn
Bodé Diary Sketch 1965 (book1).
J’avais déjà croisé le
dessin de Vaughn Bodé dans Epic Illustrated, Metal Hurlant ou
Special USA au milieu des années 80. Et j’y suis revenu après
avoir découvert Keith Haring, et via cette collection (en 3 tomes)
de Fantagraphics, au format 19*24, 64 pages, dos carré.
Dans son introduction Gary Groth présente
cette collection comme la reproduction des illustrations / dessins
que Bodé faisait dans ses calepins entre 1963 et 1973, la collection
devait être composée de 4 tomes.
Un complément patrimonial
pour entrer dans la tête et l’humeur de Bodé.
En faisant des recherches pour finir cet article, je me suis aperçu que mon ami Denis Gohin avait publié un recueil rassemblant des illustration de Vaughn Bodé en 2013, dont une partie de celles se trouvant dans ces Sketchbooks.
le ptit café
Le Bodé n'apparait pas sur son site, mais il lui reste peut être des exemplaires.
liste des auteurs
Bonnes
lectures !!!
*
En 1990 Andrew Dice Clay est le premier humoriste (Stand-up) à
remplir (sold-out) 2 soirs de suite le Madison Square Garden. Sa
célébrité est relative de notre coté de l’atlantique, des
apparitions dans des séries télés et film depuis le début des
années 80 (M*A*S*H*, Pretty in pink (Rose Bonbon), Diff’rent
Strokes (Arnold et Willy)…), il est plus connu pour nous pour ses
rôles centraux dans Blue Jasmine (Woody Allen, 2013) et A Star is
Born (Bradley Cooper, 2018).
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