Il y a 33 ans ... Juillet 1989

Nouveau numéro de cette chronique mensuelle (ou jusqu'à ce que je l'oublie .. ), le concept est simple:

Je vais prendre un Comics daté de 33 ans (Cover Date de July 1989 -- sorti fin Mars 89 - début Avril 89) dans ma collection et en faire la critique. (De préférence un Comics « d’intérêt »)

* Je reprends cette idée tenue par d'autre en d'autre langue (Alan Stewart et son “Attack of the 50 Year Old Comic Books” ) -

** Bien qu'ayant commencé à lire mes comics en Anglais dés 83, et plus régulièrement à partir de 84, ce n'est qu'en 85 que je commence à sortir de ma "Zone de Confort" (titres connus car publiés en Français par Lug ou Arédit)

Et que trouvons nous en July 1989 ?

The Eye of Mongombo

Fantagraphics nous propose un numero Special (Annual) de l’anthologie Fox Comics, qui reprends le meilleur du Comics Australien
(avec entre autre Eddy Campbell, Dave Hosdon, Dylan Horrocks, Ed Pinsent …) ainsi que le premier numéro de the Eye of Mongombo de Doug Gray (ré-édité en 2020 chez Lulu Press), Innovation voit le retour de la Hero Alliance, avec un nouveau numéro 1, par Kevin Juaire, Dave Campitti, Ron Lim et Keith Williams, (ainsi que Hero Alliance End of the Golden Age, une version augmentée de l’histoire originale de 1987), Now Comics nous propose l’adaptation Comics du dernier Film de Terry Gilliam The Adventures of Baron Munchausen par Matthew Costello, Mark Wheatley, Ernie Guanlao et Damon Willis. L’editeur Pioneer nous propose pour une fois un titre inédit, Drug Wars, par Hal Schuster et Mike Clark (All Star Squadron) qui revient sur les années Reagan et la guerre contre la drogue menée par les agences américaines. Ms Tree arrive au 50me numéro de sa série (chez Renegade) ou elle reçoit de nombreux invités, Max Allan Collins et Terry Beatty poursuivront les aventures ailleurs.

Luthor, ... Lex Luthor

Coté DC Comics, retour de Superman comme seul tenant de Action Comics (643) sous l’égide de George Perez et Brett Breeding; Mike Grell, Ed Hannigan et Dick Giordano nous parlent déjà du contrôle des armes dans Green Arrow 19 (et 20), Andrew Helfer et Kyle Baker nous proposent une mini série autour de Justice Inc, après avoir ré-introduit le personnage (post CoIE) dans the Shadow, Lex Luthor voit sa Biographie (non autorisée) publiée par James Hudnall, Ed Barreto et des couleurs de Adam Kubert , et Gerard Jones, Mike Parobeck et John Nyberg nous présentent El Diablo, un justicier un peu à part.

2 Docteurs valent mieux qu'un

Chez la Marvel, John Byrne prends la destinée des Avengers (305 avec Paul Ryan et Tom Palmer au dessin), Roy (avec son épouse Dann) Thomas revient sur Doc Strange (5) et nous ressort ses sub-plots abandonnés 15 ans plus tôt (Avec Jackson Guice et Jose Marzan au dessin), Doc Strange toujours, sous la direction de Roger Stern, Mike Mignola et Mark Badger, va accompagner Doctor Doom aux Enfers, dans Triumph and Torment, qui sort en édition Hardcover (la version TPB quelques mois plus tard aura une autre couverture). Fred Hembeck après avoir gracié les pages de Marvel Age décide de Destroys the Marvel Universe, Jon Bogdanove et Hilary Barta rendent un merveilleux hommage aux premiers Strips dans Power Pack (47), la Strikeforce Morituri arrive à son terme (31) sous la houlette de James Hudnall, Mark Bagley et Carlos Garzon (ils reviendront quelques mois plus tard) et What If est relancé par Roy et Dann Thomas, Ron Wilson et Mike Gustovich qui nous content une version différente de l’Evolutionary War (Annuals 1988).

Cette période de sorties de comics qui correspond au Spring Break de 1989 est chargée en nouveautés ou changements et le choix de traitement a été assez difficile, mais, je vais m’arrêter sur :

El Diablo est une histoire complexe… pas l’histoire dans le comics , mais l’histoire de sa création.

Une intro très Daredevil

El Diablo est un ancien personnage Western de DC Comics, et Brian Augustyn s’est retrouvé avec la tâche de relancer ce personnage, en le mettant au goût du jour.
Exit Lazarus Lane et son rapport au Démon, voici Rafael Sandoval, Ex Avocat, élu membre du conseil Communautaire de Dos Rios au Texas, sans pouvoir.
La série devait voir le jour comme sériel dans Action Comics Weekly (à raison de 8 pages par semaine), mais Action Comics redevient mensuel avec Superman comme seul acteur, donc la série, pas abandonnée, est réécrite, remontée, et présentée comme nouveau titre mensuel. (l’histoire qui devait être publiée dans ACW est remontée pour faire le premier arc, soit les 3 premiers numéros – et les origines du personnage seront dans le Secret Origins 45 qui sortira en même temps que l’épisode 3)

John Nyberg fait

un encrage qui va de McLeod à Janson

La série a de nombreux points communs avec Vigilante, qui vient de mourir : justicier , qui est en lien avec la loi dans le civile, sans pouvoir ; mais El Diablo est une série plus légère et Sandoval reste du « bon coté » de la loi, de plus la série est situé dans la communauté Chicanos du Texas, ce qui permet de traiter des sujets de société. Une série plus terre à terre, Sandoval va se retrouver opposé à du trafic de drogue, des incendies criminels, soucis communautaires … bien loin de la grande ville et des Super Villains, même si le personnage sera approché par la Justice League.
Les vigilantes ont le vent en poupe et cela se sent, bien que Vigilante (Adrian Chase) se soit suicidé, le Punisher dans la maison en face vend beaucoup, et l’équipe artistique ne s’y trompe pas.

Balade dans le parc

Mike Parobeck (dont ce n’est pas le trait naturel) encré par John Nyberg, et mis en couleur par Lovern Kindzierski vont dans de nombreux passages du premier épisodes se rapprocher du style de Klaus Janson sur punisher. Rapidement Parobeck et Nyberg (puis Paul Fricke à l’encrage sur la fin) reviendront au style plus cartoony, naturel de Parobeck. La série durera 16 épisodes, loin d’être inoubliables, mais ca reste une série DC qui sort des sentiers habituels, pour traiter de sujets un peu plus réels, ou concrets, loin des grandes villes, et dans la communauté Chicanos (bien qu’aucun des auteurs n’en soit issu).

Ms Tree 50 est le dernier numéro du Comics, débuté chez Eclipse en 1983. Ce numéro est la suite directe du 49, à la fin duquel Michael Tree gisait sur le sol, inconsciente en train de mourir.

Green et Freemont cherchent Michael

L’histoire est construite comme les précédents numéros, 2 chapitres de 7 pages (un en début, l’autre en fin de comics) mais la partie centrale plutôt que reprendre une histoire policière (ancienne ou récente) par d’autres auteurs est remplie de dédicaces d’autres artistes*.
Tandis Green et Freemont, ses 2 assistants, essaient de la retrouver; Ms tree vit une descente aux enfers ou elle affronte les nombreux criminels qu’elle a tuée durant sa carrière. Ce combat entre la vie et la mort se situe dans les 2 univers (onirique et réel), et Ms Tree vaincra la mort.

L'enfer du comics

Ces épisodes (partie 3 et 4 de Fallen Tree) sont plus à rapprocher des épisodes « mystiques » de série télé que du polar habituel, mais cette histoire permet d’annoncer la transition d’éditeur et de format.

Un lit, le calme

Les aventures de Ms Tree continueront un temps chez DC comics en couleurs (les épisodes couleurs sont en cours de ré-éditions sous forme de TPB par Titan books) A noter que Max Collins et Terry Beatty emmènent Gary Kato (le lettreur) avec eux chez DC (Collins et Beatty venaient de créer et réaliser Wild Dog pour DC comics). Il existe 2 versions de ce comics, une version avec et une version sans le flexi disc (mais rien en couverture ne les différencies – en tout cas je ne me souviens pas avoir eu de Flexi Disc avec ce comics à l’époque, alors que j’ai bien toujours celui de Nexus 3).

Power Pack 47 est à ma connaissance inédit en Français (Toute la série après le 39), Jon Bogdanove réalise une nouvelle fois scénario et dessin avec Hilary Barta à l‘encrage, et ils vont faire un bel hommage à la Bande Dessinée.
La série a longtemps eu une étiquette « pour bébé » en France, ce qui explique qu’elle ai disparue de Spidey au moment de la reprise Semic, qui remplacera la série par Solo Avengers.

Mr Bossko, le frère caché du gardien de prison de Krazy Kat

La série est pourtant loin d’être infantile (même si la première année… et encore, Cloak and Dagger et les Morlocks sont loin d’être des personnages pour enfants), la série abordera énormément de sujets durs, comme l’abandon, la drogue, la vengeance, l’écologie (et la destruction de la nature) de façon très mature.

Arzach (ou John Difool) est passé par la ...

Et donc, cet épisode 47 ? Alors que les enfants Powers essaient d’échanger leurs costumes, qui ne sont plus raccord avec leurs pouvoirs depuis l’épisode 25, Katie en vidant les poches de son costume va tomber dedans, telle Alice dans le repaire du lapin. Elle va alors rencontrer Mr Bossko et d’autres habitants de cet univers au fond de la poche, et y croiser des ptérodactyles Moebiusiens perdus dans une forêt géante, être Baby-sitter de secours, et rencontrer le Roi McManus avant de rentrer chez elle, et expliquer comment faire simple pour échanger les costumes.
Cet épisode est un épisode frais, vivant, et qui mets énormément de baume au cœur, un épisode qui montre l’amour de la BD, dans son sens le plus large, que peuvent avoir Jon Bogdanove et Hilary Barta, de l’amour et du respect. Et une excellente connaissance de l’histoire de la série.

la référence pas évidente renvoie à Yellow Kid et aux Katzenjammers kids** ^^

De nombreux décors ne sont pas sans rappeler Windsor McKay (tout comme le nom du Chateau: Castle Windsor of the keep of McKay) le Roi McManus est le père de la Famille Illico (Bringing up Father, le strip de George McManus)  mais on y trouve aussi du George Herriman (Krazy Kat- Mr Bossko), Richard Outcault (Yellow Kid), et Rudolph Dirks (Katzenjammers kids) et comme dit plus haut du Moebius.

Comment placer discrétos les copyrights ^^

Jeter vous sur ce comics, si vous ne le possédez pas déjà.

Bonnes Lectures !!!


* les artistes qui font une dédicace pour les 50 numéros de Ms Tree sont: Howard Simpson, Steve Leialoha, Trina Robbins, Rick Magyar et Mike W. Barr, Will Eisner, Dennis Fujitake, Paul Chadwick, Brooks Hagan, Eddie Campbell, RG Taylor et Dave Darrigo, Michael T. Gilbert, Jim (et Diane) Valentino, Mike Vosburg, Mark Wheatley, Joe Staton, Brian Chin, Michael Cherkas et Larry Hancock, Barb Rausch, Dan Day, Bill Loebs, George Freeman, Joshua Quagmire, Steve Leblanc, Pete Avanzino, Jim Shoop, Tim Hamilton et Will Jacobs et Gerard Jones, Batton Lash, Dave Leong,  Michael Price, Stan Sakai, Chuck Fiala, Scott Shaw, Moebius, Jack Kirby ,Mitch O'Connell et Joe Rubinstein (4 de couv).


** La référence à la mère de la maison perdue dans la forêt de Darkenwole peut renvoyer à l'institutrice des Katzenjammer Kids ou à Little Annie Rooney (Walsh et McClure) ou Little Orphan Annie (Harold Gray dont le style est proche de George McManus)