Il y a 33 ans ... Mars 1989


Nouveau numéro de cette chronique mensuelle (ou jusqu'à ce que je l'oublie .. ), le concept est simple:
Je vais prendre un Comics daté de 33 ans (Cover Date de
Mars 1989 -- sorti en novembre 88) dans ma collection et en faire la critique. (De préférence un Comics « d’intérêt »)


* Je reprends cette idée tenue par d'autre en d'autre langue (Alan Stewart et son “Attack of the 50 Year Old Comic Books” ) -

** Bien qu'ayant commencé à lire mes comics en Anglais dés 83, et plus régulièrement à partir de 84, ce n'est qu'en 85 que je commence à sortir de ma "Zone de Confort" (titres connus car publiés en Français par Lug ou Arédit)

Et que trouvons nous en
mars 1989 ?

4 winds publishing publie le premier tome US de Alvar Mayor (Death and Silver), Fantagraphics dans Amazing Heroes 160 mène une Interview de Sam Hamm qui revient sur le film Batman et l’adaptation cinéma de Watchmen.
Chez Comico, Elementals revient avec une nouvelle série, par Bill Willingham, Mike Leeke et Mike Chen. Tandis que Tim Sale lance Amazon.
Caliber nous propose le premier épisode de Baker Street, par Gary Reed et Guy Davis, et chez First comics, Dreadstar change de main, Peter David reprends le scenario, avc Angel Medina et Sam Grainger au dessin.

Chez Marvel Comics tous les titres sont pris dans l’Inferno, mais les Avengers West Coast réussissent à se sortir de la fournaise, grâce à l’arrivée de John Byrne.



Chez Dc Comics au lendemain de l’Invasion, Keith Giffen, Robert Loren Fleming, Curt Swan et Eric Shanower nous re-racontent les origines de Aquaman (de la même façon que Roy Thomas et Rich Buckler le font chez Marvel pour Sub-Mariner) , et la Doom Patrol après avoir subit de lourdes pertes commence un nouveau chapitre avec l’arrivée de Grant Morrison avec Richard Case et Carlos Garzon.



Après être arrivé
en France en 1983 (dans Pilote puis un album recueil – et une édition plus récente et plus complète chez Ilatina) voici la traduction US de Alvar Mayor, cet unique album reprends les 4 premières aventures réalisées par Carlos Trillo et Enrique Breccia.


Baker Street, l’un des (5) premiers titres publiés par Caliber, co-créé et écrit par Gary Reed et co-créé et dessiné par Guy Davis (dont c’est l’un des premier travaux, et c’est celui qui lui ouvrira les portes de DC comics et Sandman Mystery Theatre), ce titre sera nommé aux Harvey Award en 1990 dans la catégorie meilleure nouvelle série (Face à Eightball de Dan Clowes..qui gagnera le prix)
C’est quoi Baker Street ? Si le titre ne vous mets pas sur la voie, c’est une relecture, revisite de Sherlock Holmes.


Comme le dit Guy Davis dans son introduction, nous sommes dans un univers parallèle ou l’Angleterre vit comme pendant l’ère Victorienne, mais la culture Punk est présente, et les 2 cultures coexistent… mais vous ne trouverez ni Sherlock , ni Holmes .
Susan Prendergast arrive de Chicago pour un échange universitaire, elle trouve un logement auprès de Sharon Ford, qui tient une librairie au 112 Baker Street.
Sharon vit avec Sam, ce sont 2 punks, et sharon a de bons rapports avec le commissaire Ripper, qui vient la voir quand il y a des soucis entre les Tower et les Gothic, et que des morts sont retrouvés au club Baskervilles.


Susan va vouloir faire ses recherches mais va vite tomber sur un premier os, d’où Sam la tirera..avant de ne découvrir un nouveau cadavre au Baskervilles et que Harlequin, la juge de paix entre les 2 factions punks, n’entre en scène.
Ce premier épisodes est dense, même si le style de Davis n’est pas celui que l’on lui connaitra quelques années plus tard, sa mise en page, ses découpages, ses personnages sont déjà typiques.
Ce premier arc de 5 épisodes s’appelle Honour among Punks, et il sera réédité en 1990 en TPB puis en 2003 dans un recueil reprenant les 10 épisodes de la série, chez Ibook.


L’histoire et les personnages sont construit dès les départ, des détails qui semblent secondaire dans cet épisode trouveront leur réponse dans le second arc.
L’évolution graphique de Davis est vertigineuse dans ces 10 épisodes, Davis sera vite reconnu et appelé sur d’autres travaux qui font que le second arc mettra plus de 18 mois à sortir.


Amazing Heroes 160, en plus d’avoir la seconde partie
de l’Interview de Sam Hamm qui réponds aux questions sur les sujets du scénario du Film Batman , de son arc sur Detective Comics, et du Film Watchmen dont il a écrit le script, contient un énorme dossier sur les « Comics » Européens.
Derrière la couverture du regretté JC Mezieres , on trouve une page de pub pour l’éditeur NBM avec les titres traduit : Valerian Space-time-Agent (4 albums sortis), Roxanna (la quête de l’oiseau du temps – 3 albums sortis) et The Mercenary (le mercenaire de Segrelles – 2 albums sortis).


Puis vient un article de Dwight R. Decker qui explique les débuts de la BD européennes, en remontant à Rudolph Topffer et Wilhelm Busch (Max und Moritz) , explique que l’Europe et les États-Unis se sont nourris l’un l’autre pour s’améliorer, parle de Tintin et de Hergé , puis de Spirou, de la création des premiers albums reliés (Decker y assumes complétement le fait que aux USA un Album relié au format Européen est appelé un Graphic Novel), Tom Poes (Tom Pouce) de Maarten Toonder, puis continue
pour parler Asterix, Crepax, et FIBD. L’article reprends les divers repères connu et utilisés, en les rendant intéressant pour un lecteur étasunien.
Puis Gil Jordan (pas une blague) journaliste chez Fantagraphics mène une interview de Bernd Metz, patron de la maison d’édition Catalan, qui importe de nombreux auteurs Européen (et certains américains) sur le sol US. On va y parler Liberatore, Mattioli, Giardino, Bernet, Abuli, Sampayo, Maroto, Manara, Pratt … mais aussi Corben, Thorne...et Leloup, Jacobs, VanHamme
la 3me partie du gros dossier, par Kim Thompson, revient sur les auteurs traduits, à connaître.


Après chaque auteurs (dont la prononciation du nom est noté en langage phonétique) il est présenté l’œuvre de référence trouvable en Anglais.
Dans le désordre et sans être complet dans le descriptif (ça serait long) Enrique Alcatena et Ricardo Barreiro pour The Moving Fortress (pas trouvé en Français), Rork de Andreas, Ted Benoit, Torpedo de Bernet et Abuli, Bilal, François Bourgeon pour Companions of the Dusk (le Compagnons du Crépuscule), Cabanes, Caza, Bretecher, Challand, Turk et DeGroot pour Leonardo, Gillon et Forest pour Lost in time (les naufragés du temps), Godard et Ribera pour Vagabond of Limbo (le vagabond des limbes) Greg pour Walter Melon (Achille Talon), Leloup pour Yoko, Vik and Paul, mais aussi les série Adele Blanc-Sec, Code XIII et Willy and Wendy (Bob et Bobette)
La dernière partie du dossier parle des auteurs non traduits (à l’époque) en Anglais mais qui auraient besoin de traduction. Dans le désordre et complet (il n’y a que 10 noms et raisons)


Comès
, Dany (Olivier Rameau), Franquin (Spirou*), Fred, Gotlib, Peter Madsen, Jacques Martin, Tillieux, Walthery et Wasterlain.
Puis suit une présentation, interview de 3 pages sur Thorgal
A l’époque les traductions étaient proposées par une petite poignées d’éditeurs , NBM (qui existe toujours, maison mère de Eurotica et Papercutz), 4 winds (maison fondée par Timothy Truman spécialisée dans la publication d’auteurs d’Amérique latine), Dark Horse (via cheval Noir), Fantagraphics, Catalan / Comcat (créé par Bernd Metz, et qui a fermée en 1991, a publié plus de 120 albums) , Acme/Eclipse Comics, Grove Press, Heavy Metal, Renegade comics, Random House, Dargaud USA, INK Pub (Donning Company).
Une partie des catalogues des entreprises disparues est arrivé chez Cinebook depuis.

Dans ce numéro on découvre aussi le premier comics d'un petit débutant qui publie son premier comics chez Slave Labour, avec une couverture de Xaime et Beto Hernandez.. Edwin S. Brubaker fait le scénario et dessin de Purgatory USA.


* Une partie des Spirou des Franquin ont été publiés dans l'hebdo Anglais Knockout dans les années 60, les personnages étant renommés Dickie, Birdbath, Constance, the Woggle ... les versions traduites depuis ont repris les noms Spirou et Fantasio



Bonnes Lectures !!!

Commentaires