Hollywood 1984, Evanier dénonce Weinberg


 


Crossfire était un série créée par Mark Evanier, Will Meugniot et Dan Spiegle.

La série a eu plus de 30 épisodes (26 épisodes de la série parus entre Mai 1984 et Février 1988, 4 épisodes de la mini série Crossfire and Rainbow - qui s'intercalent entre les épisodes 17 et 18 de la série, et enfin les 3 épisodes de la série Whodunnit, enquêtes purement policières du même personnage)

Mark Evanier a été président du Comic Book Club de Los Angeles de 1966 à 1969, ce qui l' amènera à obtenir un poste d'assistant de Jack Kirby, puis de vendre des scenarii de Comics (pour Dell et Gold Key) ainsi que pour la télévision (à partir de 1974).
Evanier connait bien Hollywood et quand il créé le personnage de Crossfire, dans les DNAgents, il situe ses aventures dans et autour Hollywood.

On trouve ses repères ou on peut...

Les épisodes 3 et 4 forment une histoire en 2 parties (The Starlet), qui suit l'arrivée d'une jeune provinciale à Hollywood, ainsi que la transformation de notre enquêteur masqué en super-héro.

Roxanne Nelson a grandit dans son Dakota du Nord, et arrive à Hollywood à 18 ans pour devenir la nouvelle star... tout le monde le lui répète depuis qu'elle est petite: "Tu es tellement belle, tu devrais faire du Cinéma".
Mais la vie à Hollywood n'est pas aussi rose que ce que le cinéma montre, et Roxanne épluche sans arrêt les annonces, court les casting et les cours de théâtre, espérant décrocher ne serait-ce qu'un petit rôle, pour pouvoir rentrer la tête haute dans son nord-Dakota à Noël. 
Jay Hendicott, Crossfire, quant à lui est embauché de façon un peu cavalière par un producteur de cinéma qui pense qu'il y a détournement des fonds qu'il alloue aux productions. 

Les recherches des 2 protagonistes vont bien sur se croiser.

Réalisateurs, actrices, argent, gloire

Entre un Acteur vieillissant (Winston Shocket) sur le retour, drogué, fou, un Producteur Exécutif (Lyon) mafieux, libidineux, un producteur (Landau) qui joue sur tous les tableaux, et un réalisateur (Tony Tucker) qui réalise les désirs des précédents nommés.. Roxy va avoir du mal à avancer dans ce monde Machiste.

Alors que Roxy reste la jeune provinciale perdue à Hollywood, et que le réalisateur voit en elle une ingénue avec laquelle faire des plans pas trop surjoués, le producteur exécutif voit dans cette jeune femme, la chair fraiche de laquelle il veut se repaître, il imposera une scène de nue au film, que le producteur imposera au réalisateur, qui expliquera à Roxy que toutes les grandes actrices en ont fait avant de devenir célèbres. Mortifiée Roxy va tourner la scène, mais alors que seuls devaient rester le réalisateur, et le cameraman, tous les hommes présents vont trouver des raisons pour se rendre indispensables à la scène, tout comme le producteur exécutif.

Détresse et solitude

Après la fin du tournage et tandis que Shocket désire recevoir Roxy chez lui, afin de "Préparer un futur film", qui s'avère être du fétichisme vestimentaire et une tentative de viol, chose dont il est coutumier et que le réalisateur sait... Hendicott affronte Lyon et Landau, puis vole secourir Roxanne.

Actrices entre elle ...

L'échange final entre Roxanne et Hendicott est daté, et sent les années 80 (la série date de 85) ou Hendicott espère que Roxanne quittera ce milieu nocif, ou elle a été exploitée par toute la chaîne de responsables du film, Roxanne lui répond qu'elle s'est laissée exploitée, afin de pouvoir obtenir d'autres rôle, et peut être finir par avoir un rôle dans une série télé qui lui donnerait une belle vie.

Discours un peu simpliste, mais progressif pour 1985, même si Evanier dédouane une partie du masculinisme Hollywoodien, en faisant dire à Roxanne qu'elle le voulait bien, pour parvenir à ses fins.



Evanier et Spiegle reviendront sur le sujet de la femme objet à Hollywood dans l'épisode 14, ou un Magnat de la presse de charme paiera Rainbow (l'une des DNAgent, et proche de Hendicott) 1.000.000$ pour faire une série de photos nue (Rainbow en a besoin pour que les DNAgents soient indépendants du laboratoire génétique). Hendicott qui est proche de Rainbow (mais ce sera l'objet d'un futur article) va passer en revue tout son ressenti, la femme objet, les photos regardées d'une main, le discours misogyne des lecteurs (on croirait entendre "boys will be boys"). Contre balancé par le discours hollywoodien pour qui la femme n'est bonne que pour son sex-appeal, pour l'image sexuelle qu'elle renvoie, et qu'il faut qu'elle en profite avant d'avoir 30 ans. Tandis que Rainbow (qui est empathe) va ressentir les émotions d'autres femme qui ont posées nues avant elle, la gloire d'être miss Aout 1982, la possibilité de peut être rencontrer un homme riche à épouser, ou simplement un poste de serveuse dans un bar un peu plus select, sans que la clientèle soit plus respectueuse.

Boys..wil be boys, wll be boys...sigh ...

Le regard est sans concession pour l'époque, mais bien gentillet quand même.
Les photos ne seront pas publiées car Rainbow , comme les autres DNAgent, est une création de laboratoire, et bien qu'elle paraisse avoir une vingtaine d'année, elle n'a que 6 ans.

Le discours et la méthode

Ces 2 histoires sont de bons exemples de l'évolution du regard de la place de la femme dans la société, même si ils montrent que la situation n'a pas changée... en 35 ans.

Bonnes lectures












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