Nino

Reprise de la critique FB aout 2019
Patrice Pierrat m’avait demandé ce que je pensais de la Série Nino, il y a plusieurs mois.
Le nom me parlait très vaguement, et mes recherches Internet ne m’avaient menées que vers des éditions en Flamand (que j’avais lu).



Pour moi le gros point noir était le style dans la plus pure tradition Ligne Claire.

Plusieurs mois ont passés, et voila que le recueil sort enfin en libraire.
Donc une (re) plongée dans l’univers de Nino était à prévoir...chose que je viens de faire, entre 2 cartons.
Premier point, très belle qualité de l’objet, papier et couverture.
Ensuite, 3 Albums de 46 pages + de l’éditorial (fort intéressant, ce qui n’est pas toujours le cas) et les premières pages inédites (incomplètes) du tome 4 jamais sorti, pour 28 euros.. donc , on classe dans les achats pas cher.


Les albums ont été réalisés dans les années 90, et retracent une aventure qui se déroule dans les années 30.
Disons le de suite, j’ai dévoré ces 3 albums.
Car en plus d’avoir une histoire bien écrite, des personnages attachants, des rebondissements qui ne sont pas abracadabrants, on a un dessin en ligne claire… très dynamique, et très fouillé dans les détails (architecture de New York dans le 2me tome).
 
La structure des histoires est bien menées, en amenant les différents éléments, les uns après les autres, structurant le récit, pour laisser la résolution sur les 3 dernières pages, sans recours à un Deus Ex Machina, et cette amourette qui ne doit pas être entre Nino et Claudia est très agréable à suivre (on est loin de Titatanique) et surtout moteur à l’intrigue. Il y a toujours un comique de situation ou de répétition, même dans les moment les plus dramatiques, ou des remarques politiques (Nazisme, ségrégation, esclavage… )
Ces 3 Albums (et le 4me inachevé) sont un même récit, comme les chapitres d’un roman. Chaque tome prenant la suite du précédent et continuant à mener le récit de fond.


Hec Leemans et Dirk Stallaert sont tous les 2 des auteurs complets de BD (scénario et dessin), on sent à plusieurs reprise que le style « naturel » de Stallaert n’est pas la ligne claire, et c’est sûrement ce qui donne le coté dynamique (qui manque en général aux auteurs ligne claire) mais cela ne choque en rien, et est même très rafraîchissant. (Leemans à encré les planches inachevées du 4me tome), et la ligne claire ne dessert pas l’histoire, mais au contraire la sert complètement.
Comparé à Bob et Bobette, on est loin des histoires simple, aventureuses, extravagantes, NAÏVES* et même le dessin est bien plus « solide » (dans sa construction / mise en page)


Vous voulez une bonne lecture, et un bel ouvrage dans votre bibliothèque, n’hésitez plus !!!
* J’aime bcp le coté Naïf de Bob et Bobette, et je trouve que les repreneurs (Legendre - Cambré et Yann - Valkema) n’ont pas compris que c’était le terreau de cette série, mais ce qui fonctionne pour Suske en Wiske ne fonctionne pas pour tout.

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